Dérèglement climatique

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Une feuille de route concrète pour limiter rapidement le réchauffement climatique

VOTRE DOMAINE D'ACTIVITÉ  / NOM ET PRÉNOM (facultatif)   Aline Read, fondatrice d'Exister demain

Stéphane Vieu, professeur agrégé d'économie

et juristes, médecins, autres participants...

QUEL POINT SOUHAITERIEZ-VOUS AMÉLIORER ?

Le dérèglement climatique compromet l'avenir de l'humanité. La proposition faite sur ce site il y a quelque temps, de geler l'activité humaine quelques jours par an, lorsque les normes de pollution sont dépassées était très intéressante. En partant de cette idée, nous pouvons aller plus loin.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE DU PROBLÈME

Etat des lieux :

L'emballement climatique est exponentiel ; ces trente dernières années le nombre de tonnes de carbone émises dans l'atmosphère a été multiplié par deux (1), et les mécanismes naturels d’absorption par les océans et les forêts ne suffisent plus à réguler ces émissions. Ce réchauffement compromet l’avenir de l’humanité.




Pour enrayer l'emballement climatique, le GIEC (le Groupe International d'Experts sur le Climat) demande la baisse de 50 % des émissions de CO2, d'ici 2030, au niveau planétaire. Comment faire ?




L' “accord de Paris” souhaitait contenir le réchauffement climatique à 2 °C, mais les actions entreprises par les pays pour y parvenir sont dérisoires et les résultats obtenus bien faibles. A ce rythme, nous n'y parviendrons pas. Si nous dépassons, ou même atteignons les 2 °C, les forêts qui stockent encore actuellement le CO2 deviendront à leur tour émettrices de carbone (en effet, à une température seuil de 32 ° C diurnes, le processus de stockage de CO2 par les arbres s'inverse (2).

La démarche actuelle qui consiste en une tentative de responsabilisation des individus, des entreprises, de l'industrie et du monde agricole...  n'est pas assez rapide. Nous nous sommes laissés dépasser. Les remaniements en profondeur qui auraient dû débuter il y a 30 ans n’ont pas été mis en oeuvre.

Si l’on ne veut pas passer notre temps à gérer des catastrophes liées au dérèglement climatique (sécheresses, incendies non maitrisables, inondations, relargage de méthane lors du dégel des sols, réactivation de virus jusqu'alors congelés dans le permafrost (3)...), en résumé, si on veut que notre planète reste vivable, il faut agir très vite.




Sachant que les coups de frein brutaux imposés à l'économie par les conséquences du dérèglement climatique seront de plus en plus nombreux, sachant que cette économie ne pourra pas fonctionner longtemps avec ces “à coups” sans s'effondrer, il serait plus judicieux de lisser l'évolution inéluctable par laquelle on doit passer.

VOTRE SOLUTION POUR AMÉLIORER LES CHOSES :

La solution doit être :

- efficace

- rapide et simple à mettre en oeuvre

- équitable, bien accueillie et acceptée par tous les habitants de la planète

Elle se fonde sur le constat que la vie trépidante, stressante, éreintante à laquelle contraint l'économie mondialisée et son emballement productif est un véritable fléau. Et tout comme la planète a besoin de repos, ses habitants ont également “besoin de souffler”. En effet, la “fatigue” est une plainte récurrente chez des centaines de millions d’individus.

Ce constat nous amène à proposer une solution qui répond non seulement aux avantages présentés ci-dessus mais qui, de surcroît, se conjugue avec une diminution substantielle de l’empreinte écologique.

Il s'agit de fluidifier, d' "étirer le temps", de ralentir notre emballement productif, en décidant qu'un jour sur deux est un jour de repos pour la planète et ses habitants.




Un jour sur deux, rien de ce qui pollue (ou accélère le réchauffement climatique) ne roule, rien ne vole, rien n'est produit par des procédés polluants.

C'est à dire que pour endiguer le dérèglement climatique et lutter de manière efficace contre tous les effondrements auxquels nous assistons aujourd’hui (celui de la biodiversité, de la biodiversité agricole, de la qualité de l’air et de l’eau etc.) qui sont révélateurs de notre impuissance, on décide d'agir sur le temps lui-même.

Cette modification en profondeur de notre rapport au temps nous donnera la possibilité de prendre calmement les mesures de fond pour lutter contre nos émissions de CO2. Voici par exemple quelques unes de celles préconisées par les auteurs des ouvrages "Retour à la terre" (4), "Climat, la guerre de l'ombre" (5), " A climate pact for Europe" (7) :

Il faudra mettre fin au système navrantdes crédits carbone. Cesser de subventionner les énergies fossiles. Booster les énergies renouvelables pour utiliser directement l’électricité, mais aussi les stocker grâce à des volants d’inertie (6) ou sous forme d’hydrogène vert pour alimenter les véhicules, les avions, les cargos.




De nouvelles règles du commerce international autoriseront un protectionnisme fondé sur la préservation de la santé et de l’environnement, avec relocalisation des activités de première nécessité, fabrication de produits durables, réparables…

Les rachats de brevets innovants pour préserver la planète tomberont directement dans le domaine public, s’ils ne sont pas utilisés dans des applications concrètes, dans l’année même de leur rachat.

Des instances internationales comme l’ONU peuvent rédiger une déclaration internationale pour une politique du vivant visant à déterminer les besoins humains à satisfaire, et à promouvoir une réorganisation de notre vie pour que le repos entre 2 jours ouvrés ne soit plus seulement d'une nuit, mais d'une nuit, d'un jour et d'une nuit. Les “mois" administratifs feront 60 jours.




Les règles de fonctionnement du commerce international, soumises actuellement au dogme d'un libéralisme qui se révèle dangereux, devront être amendées pour appuyer le système "1 sur 2 ". Ainsi, les États seront autorisés à instaurer des droits de douane dissuasifs à l'égard des pays qui n'auraient pas fait le choix du système "1 sur 2", tout comme il pourront le faire vis-à-vis des pays qui ne respecteraient pas des normes de production suffisamment protectrices de la santé et de l'environnement.

Nous avons la faculté de modifier nos habitudes de vie, notre rapport au temps, il s’agit juste de le vouloir.

La baisse de la production, des échanges, de l’activité globale auront bien sûr des conséquences sur notre mode de vie. Produire de la qualité et la produire sans polluer nous amènera à revoir nos habitudes de consommation.

Mais quelle importance si notre survie – et celle de nos enfants – est en jeu ?

FINANCEMENT

En ce qui concerne le financement du système "1 sur 2", un large éventail de mesures s’offre à nous.

Pluralisme monétaire avec la promotion de monnaies locales permettant de stimuler l’activité locale, reprise en main du financement de la dette publique afin que les États ne perdent pas leur souveraineté en matière de politique économique, arrêt des subventions aux énergies fossiles, lutte déterminée contre l’évasion et la fraude fiscale, encadrement des dividendes...

Au niveau international il est possible de mettre en place une taxe Tobin “verte", pour redistribuer et rendre moins attractives les opérations financières spéculatives et soutenir la transition écologique.

La diminution prévisible de revenus sera en grande partie compensée par la baisse du poste consommation de biens et la baisse importante du prix des denrées alimentaires (diminution des coûts de transports et suppression des coûts liés à la rémunération des monopoles dans le domaine agricole).

Il faut néanmoins préserver les postes vitaux des budgets des ménages actifs, que sont le logement et la nourriture. En pratique, ceux qui ont des crédits, immobiliers ou mobiliers (consommation, travaux,...) verront leurs remboursements reportés du nombre de jours chômés (s'ils le souhaitent), avec la division par deux de leurs mensualités et un allongement de la durée du prêt égal au nombre de mensualités allégées.

LOGEMENT

On peut prévoir des règles générales en matière de logement. Dans le secteur privé, le locataire pourra ne payer que la moitié de son loyer et le bailleur bénéficiera d'une déduction fiscale de son revenu imposable égale à la moitié non perçue.

SECTEUR SOCIAL

Une aide au logement dédiée pourra être créée pour compenser le déséquilibre du budget entraîné par l’obligation de ne travailler qu’un jour sur deux.
Des « caisses d’allocations familiales » compenseront les pensions alimentaires qui ne pourront plus être versées par les débiteurs de pensions ne travaillant qu’un jour sur deux.

EMPLOI

Afin de stimuler l’emploi de manière efficace, on peut mettre en place un revenu de transition écologique. Ce RTE (8) se destine à des personnes physiques qui souhaitent se lancer dans des activités à fort impact écologique. Il repose sur un droit à un revenu monétaire conditionné à la mise en œuvre d’une activité d’urgence écologique, complété d'un droit à une formation. Ce revenu peut être versé par des coopératives de transition écologique.

Les réserves d’emplois sont fabuleuses car la société fera alors le choix d’une agriculture décarbonée et biologique. Une telle agriculture mobilisera une part nouvelle de la population active, selon les modèles adoptés et les techniques disponibles.

AMÉNAGEMENT DES TERRITOIRES

Il conviendra d'enrayer les opérations spéculatives dans le secteur immobilier en mettant un terme à la création de métropoles; l’objectif étant de rapprocher les lieux de résidence des espaces agricoles afin de réduire la dépense énergétique liée au transport, et bien entendu le temps de transport.

Évidemment, on ne peut pas cesser de se nourrir un jour sur deux. Mais selon le département de l’ONU qui gère l’agriculture et l’alimentation, on produit actuellement deux fois de quoi nourrir la planète : les famines sont dues à la spéculation sur les matières premières agricoles. Actuellement, un grain de blé est acheté et revendu plus de 100 fois avant d’arriver dans notre assiette. Il suffit d’interdire cette spéculation pour que l’alimentation ne soit plus un problème. Il faudra donc d’une part, démanteler les lobbies semenciers / agrochimiques dans le domaine agricole, mais aussi mettre un terme définitif aux actions spéculatives liées aux denrées agricoles, ce qui passera par une réglementation des marchés financiers.

AGISSONS SANS TARDER
Le réchauffement climatique est exponentiel. Le système 1 sur 2 est une riposte rapide, dictée par l’urgence. Pour réussir, il doit être adopté par un maximum de pays. Chaque peuple doit faire pression sur son gouvernement pour le mettre en oeuvre le plus rapidement possible. Vous vous demandez souvent « que puis-je faire à mon niveau ? » C’est le moment d’agir : à vous de faire connaître cette solution. À vous de la réclamer.
Nous pouvons encore échapper au pire. Mais nous devons agir, ensemble, aujourd’hui.

1 Hervé Le Treut (GIEC) / 2 Étude CIRAD / 3 Professeur Jean-Michel Claverie / 4 Retour sur terre, D. Bourg et J. Chapoutot. PUF 2020 / 5 Climat : la guerre de l’ombre, Yannick Jadot et Léo Quievreux / (6) André Gennesseaux / 7 A climate Pact for Europe, Hessel, Jouzel, Larrouturou. Bristol University Press, 2021 / 8 Pour un revenu de transition écologique, Sophie Swaton. PUF2018.

Autres langues disponibles sur le site SOS-climat.org

L'AVIS DU JURISTE ET / OU DU SPÉCIALISTE :

Cette solution nous permettrait de récupérer un peu de temps pour agir sur le fond. Chaque pays devra bien sûr y adapter ses propres règles de fonctionnement.

Cette idée remarquable nous a paru très pertinente et a suscité de nombreuses contributions de fond comme de forme venant enrichir la proposition initiale:
- une caricaturiste a illustré le sujet, une graphiste l'a mis en page et agrémenté de vignettes pour le rendre agréable à lire, il a été traduit en plusieurs langues et un webmaster a créé les sites dédiés SOS-climat.org et SOS-climate.org pour présenter ce livret illustré.

Vous pouvez consulter et télécharger le livret sur ce site dans la catégorie SOS climat: le système 1 sur 2 et en anglais dans la catégorie SOS climate : the 1 out of 2 system.

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